Pendant de nombreuses années, on a beaucoup discuté en France des « Intelligence Studies ». Il existait ici ou là des tentatives isolées, des volontés qui se heurtaient soit au secret, soit à l’indifférence.
En 1988/1991, Michel Rocard, alors premier Ministre, tentait de revitaliser le renseignement français en mettant en avant son importance stratégique, notamment en matière d’anticipation des menaces dans un monde qui commençait à sortir de la guerre froide, imaginait toucher les dividendes de la paix, sans savoir qu’une parenthèse provisoire s’ouvrait vers d’autres compétitions, d’autres confrontations, et bientôt une multitude de conflits, y compris en Europe.
En 2008, vingt ans après, la grande réforme commençait enfin et l’invention du Coordinateur National du Renseignement, la mise en place de la Délégation Parlementaire au Renseignement, des réorganisations internes (DCRI) bousculaient les modèles anciens. Il faudra attendre encore un septennat pour que les attentats de 2015 et 2016, parachèvent, avec de nouvelles législations, le mouvement engagé. Parmi les innovations, la création de l’Académie du Renseignement est venue souligner l’importance donnée à la formation initiale et continue dans les services. Au-delà des techniques d’espionnage, on entamait enfin l’apprentissage du Renseignement, et par là même, on y retrouvait une volonté de trouver une voie vers la recherche, notamment académique.
En 2015, la communauté avait déjà trouvé, au Conservatoire National des Arts et Métiers, un partenaire actif pour la formation initiale. Des accords étaient ensuite trouvés avec l’ACADRE pour la formation permanente. Le pôle Sécurité Défense Renseignement Criminologie Cybermenaces Crises (PSDR3C) du CNAM en pilotait les parcours.
Il restait à établir un dispositif pérenne de recherche et l’équipe éponyme du CNAM mettait en place un axe de recherche. Il restait à publier une revue de niveau international.
Vous pouvez accéder ici à cette publication.
Nous espérons que vous puissiez non seulement y trouver les articles de qualité sur ce sujet encore « émergent » en France, mais aussi que vous puissiez y contribuer le cas échéant.
Alain BAUER est professeur du Conservatoire National des Arts et Métiers.
Responsable scientifique du PSDR3C.
Philippe BAUMARD est professeur des Universités.
Directeur de l’ESDR.
