Chacun sa crise : La politique du traumatisme dans l’année électorale européenne

Mis en ligne le 15 Fév 2024

Chacun sa crise : La politique du traumatisme dans l’année électorale européenne

Les élections européennes de juin 2024 constituent un enjeu clef pour l’Union, à l’heure où son avenir et sa place dans un système international en recomposition sont questionnés. Le présent papier expose les points clefs d’une plus vaste étude, menées par les auteurs, sur les ressorts déterminants du futur scrutin. Ces divers points brossent un baromètre de l’opinion continentale, les lignes de convergences ou de clivages qui la traversent. Ces divers points soulignent également les politiques qui seraient envisageables pour concilier les exigences et inquiétudes des européens eu égard à ces défis majeurs qui les mobilisent et les structurent en « tribus » électorales.

Les opinions exprimées dans cet article n'engagent pas le CNAM.

Les références originales de cet article sous forme de résumé de rapport sont : Mark Leonard et Ivan Krastev, « Chacun sa crise : La politique du traumatisme dans l’année électorale européenne », ECFR. Ce résumé de rapport, le rapport complet, ainsi que d’autres publications, peuvent être consultés sur le site de l’ECFR.

Résumé du rapport

Le nouveau rapport de l’ECFR étayé par des sondages constate que les électeurs européens sont fragmentés en cinq « tribus de crise » à l’approche des élections de 2024.

  • Une nouvelle étude menée par les politologues Ivan Krastev et Mark Leonard, suggère que les électeurs européens se divisent en cinq « tribus de crise » à l’approche des élections du Parlement européen de cette année.
  • Ivan Krastev et Mark Leonard estiment que les élections de 2024 en Europe se joueront sur les inquiétudes des électeurs concernant le changement climatique, les bouleversements économiques mondiaux, l’immigration, la pandémie et la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
  • L’étude, qui s’appuie sur des sondages d’opinion publique effectués par Datapraxis, YouGov et Norstat dans onze pays européens, suggère que les attitudes des citoyens à l’égard de ces crises pourraient être d’importants révélateurs du comportement des électeurs. Elle souligne que l’immigration domine les préoccupations des électeurs en Allemagne, que le changement climatique préoccupe les citoyens en France et au Danemark, que les bouleversements économiques mondiaux inquiètent les électeurs en Italie et au Portugal, et que l’inquiétude quant à la guerre de la Russie en Ukraine est de plus en plus localisée, au point qu’elle n’arrive en tête des préoccupations que dans les pays à la frontière orientale de l’Europe.
  • En s’appuyant sur les données de l’ECFR et sur les récentes élections aux Pays-Bas, les auteurs de ce rapport estiment que les prochaines campagnes électorales pourraient présenter un affrontement entre deux « extinction rebellions » : le changement climatique et l’immigration. Les membres de la première « tribu » craignant l’extinction de la vie humaine et ceux de la seconde craignant la disparition de leur nation et de leur identité culturelle.

Selon cette nouvelle étude étayée par des sondages et publiée aujourd’hui par le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), il existe cinq « tribus de crise » au sein de la population électorale européenne et les préoccupations liées au changement climatique et à l’immigration seront les principaux sujets de mobilisation des citoyens à l’approche des élections du Parlement européen et d’autres scrutins majeurs en Europe en 2024.

L’étude de l’ECFR, intitulée « A crisis of one’s own: The politics of trauma in Europe’s election year », s’appuie sur des sondages d’opinion publique réalisés par YouGov, Datapraxis et Norstat dans neuf États membres de l’UE (Danemark, Estonie, France, Allemagne, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie et Espagne), ainsi que dans deux États non-membres de l’UE (Grande-Bretagne et Suisse). Cet ensemble de données, qui comprend des pays représentant 75 % de la population totale de l’UE, donne un aperçu représentatif des attitudes et des préoccupations au sein de l’Union et de la manière dont les questions clés pourraient influencer la série d’élections européennes et nationales de cette année.

Les auteurs de l’étude et éminents politologues, Ivan Krastev et Mark Leonard, affirment que les groupes électoraux traditionnels de l’Europe, jusqu’à présent définis par la gauche et la droite et par leurs positions pro et anti-Union européenne, sont désormais fortement fragmentées en raison des cinq crises qui ont secoué l’UE ces dernières années. Ils affirment que le traumatisme causé par ces chocs (changement climatique, COVID-19, immigration, hausse du coût de la vie et guerre à la frontière orientale de l’Europe) est devenu un prédicteur important du comportement. Ivan Krastev et Mark Leonard ont utilisé le dernier ensemble de données de l’ECFR sur l’opinion publique pour identifier cinq « tribus » distinctes, qui se définissent par leurs opinions sur les cinq crises qui ont directement touché les citoyens de l’UE-27 au cours des quinze dernières années :

  • Ceux qui considèrent le changement climatique comme la crise ayant le plus d’impact sur leur avenir – 73.5 millions d’électeurs ;
  • Ceux qui considèrent la pandémie de COVID-19 comme la crise ayant le plus d’impact sur leur avenir – 73.6 millions d’électeurs ;
  • Ceux qui considèrent les bouleversements économiques mondiaux comme la crise ayant le plus d’impact sur leur avenir – 70.8 millions d’électeurs ;
  • Ceux qui considèrent l’immigration comme la crise ayant le plus d’impact sur leur avenir – 58 millions d’électeurs ;
  • Ceux qui considèrent la guerre de la Russie contre l’Ukraine comme la crise ayant le plus d’impact sur leur avenir – 49.6 millions d’électeurs.

Il existe également un groupe plus restreint, de 46.5 millions d’électeurs, qui ne s’associent à aucune des cinq crises, ou qui n’ont tout simplement pas su comment répondre à cette question.
Ivan Krastev et Mark Leonard notent que ces groupes d’électeurs ne sont pas confinés à une seule nation, ni répartis uniformément dans toute l’Europe. Par exemple, en Allemagne, les données de l’ECFR montrent que l’immigration est clairement le principal sujet de préoccupation des électeurs, tandis qu’en France et au Danemark, la crise la plus importante est le changement climatique. En Italie et au Portugal, qui ont été marqués par des crises économiques dans le passé, ce souvenir est encore présent, au point de dominer toutes les autres questions. Et, compte tenu de la proximité de leur pays avec la zone de conflit, il n’est peut-être pas surprenant de constater que les citoyens les plus focalisés sur la guerre de la Russie en Ukraine se trouvent en Estonie, en Pologne et au Danemark.

Les principales conclusions de l’étude d’Ivan Krastev et Mark Leonard sont les suivantes : 

  • Le changement climatique et l’immigration seront les principaux mobilisateurs des Européens. Le changement climatique a été identifié comme la crise la plus transformatrice par une pluralité de personnes interrogées en France (27 % des personnes interrogées) et en Suisse (22 %), et est arrivé tête-à-tête des réponses au Danemark (avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, à 29 % toutes les deux). Il s’agit de la deuxième question la plus importante pour les personnes interrogées en Grande-Bretagne (22 %), en Italie (21 %), en Allemagne (20 %) et en Espagne (19 %). Parallèlement, l’immigration a été une réponse dominante en Allemagne (31 %), et la deuxième plus importante en Suisse (19 %).
    Ces deux « tribus » jouero
  • t un rôle important dans les élections de cette année. Ivan Krastev et Mark Leonard mentionnent les récentes élections aux Pays-Bas, qui ont placé les partis anti-immigration en tête des sondages et l’alliance de gauche pro-climat menée par Frans Timmermans en deuxième position, comme preuve de cet effet et estiment que nous assisterons à l’affrontement de deux «  extinction rebellions » lors des campagnes politiques de 2024, avec les électeurs de la première « tribu » craignant l’extinction de la vie humaine et ceux de la seconde la disparition de leur nation et de leur identité culturelle.
  • Le changement climatique arrive en tête des préoccupations des jeunes. Une pluralité (24 %) dans le groupe des 18-29 ans considère le changement climatique comme le problème le plus important, avant les bouleversements économiques mondiaux (22 %), la pandémie de COVID-19 (19 %) et la guerre de la Russie en Ukraine (12 %). Les préoccupations liées à l’immigration ont obtenu le score le plus bas des cinq crises, avec seulement 9 % des jeunes de 18 à 29 ans qui l’ont choisie comme étant le problème le plus préoccupant.
  • Le climat est également un enjeu majeur pour les personnes ayant un niveau d’éducation élevé dans les onze pays sondés. 22 % des personnes interrogées ayant suivi des études supérieures considèrent le changement climatique comme le principal problème influençant la manière dont elles envisagent leur avenir. Ce chiffre tombe à 18 % et 16 % chez les personnes appartenant aux catégories de niveau d’éducation « moyen » et « faible » respectivement.
  • L’immigration est le problème le plus important pour les électeurs en Allemagne, et inquiète également les électeurs les plus âgés dans toute l’Europe. En Allemagne, 31 % des personnes interrogées considèrent l’immigration, parmi les cinq options proposées, comme le problème le plus important pour leur avenir. L’ensemble des données de l’ECFR montre également que l’immigration est un problème plus important pour les électeurs européens âgés, avec 13 % des 50-59 ans et 60-69 ans, et 16 % des 70 ans et plus qui considèrent cela comme le problème le plus important, contre seulement 9 % des 18-29 ans et 11 % des 30-39 ans et 40-49 ans.
  • Les partisans des partis de droite et d’extrême droite ont tendance à considérer l’immigration comme le problème influant le plus la manière dont ils envisagent leur avenir. Les sympathisants du parti français Reconquête (76 %), du parti allemand AfD (66 %) et du parti britannique Reform (63 %) considèrent à une écrasante majorité que l’immigration est le problème qui, au cours de la dernière décennie, a le plus modifié la façon dont ils perçoivent leur avenir. Les membres de la « tribu » immigration ont également tendance à être plus eurosceptiques. C’est en effet le seul groupe qui, dans sa majorité (51 %), s’attend à ce que l’UE se désagrège dans les 20 prochaines années.
  • Il est intéressant de noter que dans les pays où la droite est au pouvoir, l’immigration est une question politique moins proéminente. En Italie, par exemple, à peine 10 % des citoyens considèrent l’immigration comme une question essentielle. Cela s’applique également aux partisans des partis en place, comme le montre le fait que seulement 17 % de ceux qui s’alignent sur le parti au pouvoir de Giorgia Meloni, Fratelli D’Italia (Frères d’Italie), considèrent l’immigration comme le problème ayant le plus fort impact sur la façon dont ils envisagent leur avenir.
  • On observe la dynamique inverse lorsqu’il s’agit du changement climatique. En effet, les données de l’ECFR suggèrent que c’est dans les pays où les partis verts sont au pouvoir que les citoyens sont plus préoccupés par ces questions. C’est le cas en Allemagne, où 20 % des personnes interrogées, et 48 % de celles qui sont alignées sur les Verts au pouvoir, considèrent la crise climatique comme le problème le plus important pour leur avenir.
  • Les électeurs de l’Europe du Sud portent encore les cicatrices de la crise de 2008 et de la crise de la zone euro. Les données de l’ECFR suggèrent qu’en Italie et au Portugal, pays fortement touchés par les précédentes crises, les inquiétudes concernant l’économie résonnent encore et dominent toutes les autres questions. Dans ces deux pays, une pluralité (34 % des personnes interrogées) a indiqué que les « bouleversements économiques mondiaux » étaient le problème qui avait le plus changé la façon dont ils envisageaient leur avenir. Cette réponse a également été forte en Estonie (29 %, réponse en deuxième place), en Roumanie (25 %, réponse en deuxième place) et en Espagne (19 %, réponse en deuxième place à égalité avec le changement climatique).
  • Les membres de la tribu de la crise économique peuvent, d’une certaine manière, être considérés comme des électeurs protestataires classiques. L’ensemble des données suggère que ce groupe désapprouve souvent le gouvernement au pouvoir, quelle que soit son orientation politique. Par exemple, en Italie, 31 % des personnes appartenant à ce groupe déclarent qu’elles n’ont pas l’intention de voter aux élections, et 16 % ne savent pas pour qui elles voteront. En France, 40 % des personnes appartenant à ce groupe ne savent pas quel parti reflète le mieux leurs idées.
  • La guerre de la Russie en Ukraine, en tant que question politique, s’éloigne du courant dominant et est désormais surtout une préoccupation pour les personnes situées près de la frontière orientale de l’Europe. Les personnes interrogées en Estonie, en Pologne et au Danemark sont les plus susceptibles de considérer la guerre en Ukraine comme la crise la plus importante, avec des pluralités de 40 %, 31 % et 29 %, respectivement, qui sont de cet avis. Il y a un contraste marqué avec les sentiments en Espagne et en Grande-Bretagne (où seulement 6 % ont choisi cette option), ou en France et en Italie (7 % dans chaque cas), où seules de petites minorités considèrent la guerre comme un problème qui a le plus changé la façon dont ils envisagent leur avenir. Ivan Krastev et Mark Leonard notent qu’un fossé a probablement commencé à se creuser entre les élites européennes, qui continuent de parler de tout faire pour soutenir Kiev, et leurs électeurs, qui se concentrent davantage sur d’autres crises.

Dans leur analyse, les auteurs de ce rapport notent que les partis du courant politique dominant pourraient avoir du mal à transformer les prochaines élections en un référendum sur l’avenir du projet européen. Ils pourraient être mieux placés pour examiner et proposer des solutions pour les deux principaux facteurs de mobilisation de la population européenne : le changement climatique, une cause libérale européenne traditionnelle qui fait maintenant l’objet d’un effort de « renationalisation » anti-establishment ; et l’immigration, qui était auparavant l’apanage des partis de droite et d’extrême droite, mais qui a récemment été européanisée dans le cadre des efforts de l’UE pour convenir d’une politique commune à l’échelle européenne. D’autres questions, notamment la crise économique, pourraient finir par démobiliser les électeurs, plutôt que de les inciter à voter, tandis que la guerre en Ukraine semble se transformer d’une crise existentielle pour toute l’Europe à une crise exclusive pour Kiev et ses voisins immédiats.

Ivan Krastev et Mark Leonard concluent que les prochains mois seront importants pour « l’avenir de l’Europe », car les partis tenteront de concilier les inquiétudes et les exigences de leurs citoyens, définies par la crise, avec les projets visant à intégrer l’Ukraine dans l’UE, à maintenir le soutien public à l’effort de guerre, à définir le budget et les ambitions du Green New Deal, et à faire progresser la politique d’asile commune récemment adoptée. Chacune des cinq crises européennes, préviennent-ils, « a plusieurs vies », mais c’est dans les urnes qu’elles « vivront, mourront ou seront ressuscitées ».

L’ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l’ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.

Le texte complet du rapport est disponible en anglais en cliquant ici

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